Siwa Bahariya 2006

Voyage février 2006 Le Caire Alexandrie Siwa et retour

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Location: Albens, Savoie, France

Friday, March 03, 2006

En route pour le désert blanc

Mardi. Quelques photos du lever de soleil depuis le sac de couchage, il a plu pendant la nuit. Les sacs ne sont pas mouillés, Des gouttes roulent sur le tissu déperlant, Quelques taches de sable mouillé vont partir en poudre fine, dés les premiers rayons du soleil. Nous prenons le petit déjeuner traditionnel : galettes de pain, confiture de figues, fromage blanc salé et thé. En route pour le désert noir. Ce qui change au premier abord, c’est la route goudronnée quasi neuve. Seuls obstacles, les dos d’âne que je prenais pour des ralentisseurs et qui sont en général des conduites d’eau traversant la route. Nous arrivons rapidement sur une plaine parsemée de cônes noirs comme des terrils. Soliman s’arrête au bord de la route et nous montre un monticule en annonçant solennellement « Black desert ! ». Nous commençons ce que les guides locaux appellent avec mépris un «macadam safari». Nous suivons une trace claire qui nous permet de gravir le volcan. Un vent frais nous surprend, ce n’est qu’une brise de pente provoquée par la différence de température entre les zones à l’ombre et celles ensoleillées. Du sommet on embrasse une vue magnifique sur le désert noir. Nous prenons la traditionnelle photo du sommet où l’on peut voir Dominique, devant le kern sommital, tenant sa bouteille d’eau minérale de Siwa. En contre bas, une deuxième voiture se gare, les chauffeurs discutent entre eux et n’accompagnent pas leurs clients.
Continuant la route de Farafra, nous nous arrêtons dans un hameau qui recèle un puit foré. Le bonheur de se laver à l’eau chaude. Le coffrage d’un futur abri entoure la pompe. A coté, une bétonnière insolite au milieu des plantations. Taches vertes, à l’orée des montagnes noires et jaunes stériles.
« Mais comment exprimer cette foule de sensations fugitives que j'éprouvais dans mes promenades ? Les sons que rendent les passions dans le vide d'un coeur solitaire ressemblent au murmure que les vents et les eaux font entendre dans le silence d'un désert : on en jouit, mais on ne peut les peindre. ».
Soliman, après la toilette, s’isole pour une prière. Au loin un homme bêche son champ, pendant que son âne patiente à l’ombre d’un palmier, un oiseau blanc lui tenant compagnie. Sur la route passe un homme, assis en amazone sur un âne blanc portant deux larges paniers d’herbes. Hélé par des hommes qui font une pause à l’ombre, il revient discuter, laissant un moment son âne boire au bassin.
Nous repartons pour le désert de cristal. Sur une longue plaine de sable jaune, un troupeau de chameaux serrés les uns contre les autres attend immobile. A leurs pieds un groupe de bédouins accroupis nous accueillent. Ils acceptent que nous prenions des photos. C’est la première fois que nous rencontrons un troupeau aussi important et que nous pouvons approcher les petits. Un peu à l’écart un chameau porte deux sacs verts lourdement chargés et des branches de palmier destinées au feu de camp.
Le désert de cristal se reconnaît aux arches visibles de la route. Après les volcans, voici les cristaux inattendus dans une zone sédimentaire. Les cristaux de calcite brillent au soleil, nous fouillons les collines à la recherche de trésors minéraux qui viendront alourdir nos bagages. Nous repartons pour la vallée d’Agabat. Après une grande descente, nous découvrons un désert de sable où des monts aux falaises abruptes dessinent des vallées. Le sol par endroit fait penser à une rivière gelée. Une arche s’ouvre sur une grande dune de sable au bord effilé. Je voudrais aller voir ces vallées lointaines, mais Khaled traduit de mauvais gré ma demande. Nous partons prendre un repas à l’entrée du désert blanc, au milieu de papier hygiénique. Le désert ne l’est plus tout à fait. Les champignons et autres formes irréelles sculptées par le vent de sable me consolent de ce raté. Au loin, on croirait apercevoir le mont Aiguille, juste derrière la morille, après le Cobra. Nous dépassons un visage au nez pointu, quelques meringues et une tête de caniche, un lapin, une tortue. Chacun peut voir un animal différent dans ces formes étranges. Nous sommes obligés de garder nos chaussures pour marcher, tant le sol est parsemé de petites pierres noires. J’imagine qu’un volcan a lancé ces gouttes de lave si haut que l’ensemble du désert en a été éclaboussé. Nous monterons le camp à peine plus loin. Nous ne nous sommes jamais arrêtés si tôt. Nous contemplons un magnifique couché de soleil. De retour à la voiture, nous avons la chance d’apercevoir un fennec. Il doit être affamé pour rester aussi près de nous. Il tente même de monter dans la voiture et mordille Khaled qui dort déjà. Soliman lui jette un morceau de pain, il s’enfuit puis revient le sent et le mange posément. Il va faire le tour de tous les campements. Au matin, les restes de riz et de pain que nous lui avions laissé sur un rocher ont disparus.

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